Origine et histoire du Rebozo
Porté par un grand nombre de femmes Mexicaines, le Rebozo, cette écharpe colorée, se distingue d’un simple châle par sa forme longue, plate, et ornée de petites franges.
L’origine précisément datée du Rebozo est inconnue. Toutefois, dans les années 1572, la première description de ce vêtement traditionnel apparaît dans un document du frère Diego Duran.
Protection solaire, couvre-tête lors de cérémonies, port d’objets, de marchandises, les usages du Rebozo sont multiples. Des années durant, son image évolue en fonction des évènements et de la culture Mexicaine. Il devient courant dans les classes moyennes et inférieures au XVIIIème siècle. Lors de la révolution Mexicaine, l’objet est associé aux femmes rebelles qui y portent à la fois des bébés et des armes. Principalement associé à la ruralité, l’utilisation du Rebozo s’efface progressivement des villes.
Néanmoins, dans les campagnes, les sages-femmes traditionnelles, doulas, grand-mères continuent de l’utiliser et de transmettre ses applications.
Par exemple, le Rebozo, est utilisé pour permettre un relâchement du poids du ventre de la femme enceinte, mobiliser un bébé mal placé afin qu’il se replace de façon adaptée, favoriser le bon déroulement de l’accouchement, etc. Accompagnant les jeunes mères, il sert à « refermer » le bassin, couvrir, porter le nouveau-né.
Offert à tous les bébés de sexe féminin, le Rebozo est utilisé tout au long des étapes de la vie de la petite fille à la femme, et la personne âgée (premières lunes, mariage, accouchement, et déposé sur elle à son décès). Il honore la naissance, la vie et la mort de sa propriétaire.
Aujourd’hui, en Occident, le Rebozo est toujours utilisé pour ses bienfaits en prénatal comme en postnatal.
D’abord, durant la grossesse, son placement serré réduit la pression sur le périnée et soulage les douleurs ligamentaires en aidant à maintenir les articulations du bassin. Il apporte un soulagement immédiat aux futures mamans qui peuvent l’utiliser pour supporter le poids de leur ventre, grâce à un nouage dans le dos ou sur le côté.
L’utilisation du Rebozo par des accompagnateurs/accompagnatrices (futur parent ou non), apporte aussi à la femme le sentiment d’être portée, en sécurité, enveloppée. Entre des mains expertes, le Rebozo permet aussi des techniques manuelles douces, de suspension, et des bercements qui facilitent la respiration, libèrent le sacrum, diminuent les tensions lombaires. L’enveloppement physique, sensoriel, et ces mouvements favorisent la détente, le plaisir, et la sécrétion d’endorphines.
Enfin, il est bien sûr utilisé par la (les) praticienne (praticiennes) formée (s), lors du soin rituel Rebozo, durant lequel il est utilisé après le massage et le hammam. Il sert notamment à pratiquer le serrage de différentes parties du corps, notamment le bassin, particulièrement symbolique et apprécié après l’accouchement. Ces rituels enveloppants accompagnent les périodes de changement dans la vie de la femme (accouchement mais aussi ménopause, deuil, fin d’allaitement, changement de vie professionnelle, etc). Ils doivent être donnés par une personne certifiée.
En conclusion, le Rebozo est bien plus qu’un simple châle. Du vêtement à l’accompagnement périnatal, il possède une histoire riche et polyvalente à mi-chemin entre le corps et l’esprit. Aujourd’hui, il est utilisé pour soulager les douleurs corporelles de la grossesse, favoriser la détente et la relaxation, renforcer le lien maman-bébé. Il incarne la féminité, accompagne le changement, demeurant une icône intemporelle de la maternité.